Du 30 janvier au 3 mars 2002
Galerie d'art de l'Université de Moncton

CORRESPONDANCE POUR LA PAIX
Shahla Bahrami et Lise Robichaud
Correspondance pour la paix est un projet initié par Lise Robichaud et dont l'objectif fut de procéder à une rencontre de deux identités culturelles différentes dans un événement artistique pour la paix. Rencontre de deux artistes canadiennes, Shahla Bahrami, ontarienne dont les origines culturelles sont iraniennes et Lise Robichaud, acadienne du Nouveau-Brunswick. Correspondance dans une perspective de métissage où chacune garde son identité culturelle tout en collaborant dans un projet commun. Correspondance de deux praxis artistiques communiquant plastiquement par des inscriptions calligraphiques, cursives, métaphoriques , du blanc, du noir et des matières éphémères.
L'exposition s'étend sans frontières dans l'espace des trois salles de la Galerie d'art de l'Université de Moncton, l'installation étant un langage que partagent les deux artistes.
Shahla Bahrami œuvre par transferts visuels dans des tons de noir et de blanc. Elle intègre l'écriture calligraphique dans ses œuvres, cela fait partie de son processus artistique. Comme le rappelle Vasseur(2001) : " … l'artiste écrit …dans sa langue d'origine, le persan. Autant dire que cette intimité ne nous est pas dévoilée. Ni à ses compatriotes, car l'artiste nous confie que certains signes calligraphiques sont investis d'ornements les rendant illisibles. " (p. 30).
Lise Robichaud aborde le sujet par un jeu narratif rendu possible par l'usage de matières symboliques. Elle œuvre surtout à partir de concepts (Vasseur 2001, p. 30) et procède par principes d'accumulation de sens (double coding) intégrant des mémoires sociales et écologiques par un vocabulaire visuel souvent inspiré de ses origines culturelles acadiennes. Comme le décrit Grande (2000), l'art de Robichaud est " Folky, enigmatic installation…vernacular language of expression "( p. 21). Dans Correspondance pour la paix Robichaud a opté pour traduire visuellement le concept du deuil via une approche narrative qui se joue entre une structure en trois dimensions (les endeuillées) placée en face d'images photographiques (la lettre).
Les deux grandes salles correspondent mutuellement par une sculpture au sol réalisée par Robichaud symbolisant la paix. La paix étant fragile, elle a opté pour le papier comme matière de base.
Références
Grande, J. (2000). Made in Quebec. Art and the Quebecers. CIRCA Irish and International contemporary visual culture. 94 (winter): 17-21.

Vasseur, A. (2001). Extensions intimes. Montréal : Les Heures bleues, Prise de parole et l'Agavf.

 

Voir également :


Lise Robichaud : Paix fragile, installation, 2002

Lise Robichaud : Les endeuillées (détail), installation, 2002

Shahla Bahrami : Bras, installation au mur, 2002