Extrait de LAcadie NOUVELLE, Section Art et Culture, page 20.Ici pour la chronique de David Lonergan
Il expose sa collection Six inventions
au Centre de la Confédération à Charlottetown
"Ça fait depuis
1976 que jai une démarche artistique" Paul Édouard Bourque |
MONCTON - Utilisant des
méthodes peu orthodoxes et presque désinvoltes,
Sylvie Mousseau Lexposition Six inventions de Paul Édouard Bourque est en montre jusquau 25 janvier à la Galerie et au Musée dart du Centre de la Confédération à Charlottetown. Une exposition pour le moins importante pour Paul Édouard Bourque qui devient le troisième artiste de Moncton, seulement, à exposer dans cette galerie réputée comme étant lune des 16 galeries les plus importantes au Canada. Avant lui, il y a eu les expositions des artistes Luc A. Charette (1992) et Yvon Gallant (1994). Son expositions réunit six oeuvres quon peut appeler aussi " installations " ou encore " panoramas ". Dans chacune de ses oeuvres, on retrouve plusieurs dessins représentant surtout des visages quil a transformés. On a déjà qualifié ses oeuvres de miniatures baroques en raison notamment des ornements. " Jappelle ça des regroupements, des stations ou des inventions. Chaque tableau fonctionne indépendamment du reste. Jaime travailler des petits formats. Jaime des choses qui font intimes, quelque chose que tu peux tenir dans les mains ", déclare-t-il. " Si tu entres dans la galerie, tu vois quil y en a six. Il y a une distance qui sépare chacune des oeuvres mais lorsquon arrive devant mais lorsquon arrive devant une des oeuvres, là on est vraiment comme devant beaucoup de choses qui se passent. " Paul Édouard Bourque se sert beaucoup de la photocopieuse, ce qui lui permet de reproduire, |
dagrandir et de réduire une image à volonté. " Cest quelque chose quon ne peut pas faire en gravure. Il y a beaucoup déléments de peinture dans mes oeuvres. Il y a beaucoup de sautillage. Je peux faire une photo de mon dessin, puis faire une photocopie de la photo du dessin, et ensuite je peux repeindre de nouveau sur la photocopie et ainsi de suite. Cest juste par intérêt de pousser un peu la technique ", explique-t-il. Contrairement à certains artistes, Bourque na jamais été atteint du syndrome de la toile blanche. Il ne manque pas dinspiration. Il réalise plusieurs oeuvres pour ensuite faire une sélection. " Souvent, lélément technique va arrêter lartiste de se garrocher et faire des choses. Moi, cest le contraire. Je fais beaucoup doeuvres puis je pige. " Le visage humain est omniprésent dans ses oeuvres. Il sintéresse aux relations entre les gens et aux étapes de leur vie. Lorsquil conçoit un tableau, cest un peu comme un dessin animé. La succession des événements le passionne. Il pense souvent au cinéaste canadien Norman McLaren. Cet artiste dessinait directement sur la pellicule en utilisant des procédés divers dans ses films danimation. " Le spectateur doit arriver devant loeuvre et se dire : je pense quil y a une histoire-là qui est en train de se raconter. Je peux le faire de différentes façons. Par exemple ça marrive de prendre un livre puis de lire la fin avant de lire le début. Je triche comme ça. Je regarde des revues à lenvers. Ce sont des choses que les gens font. On prend notre télécommande de télévision puis on regarde 15 programmes à la fois. Pour moi, cest une façon de faire compétition à Much Music |
avec cette espèce de succession dimages et pas nécessairement dans un ordre chronologique. " Il aimerait bien réaliser un projet sur les étapes de la journée dune personne. " Jessaie damener ça plus personnel, damener ça à léchelle humaine. Je suis vraiment intéressé par la façon que les gens vivent, la façon que les différentes personnes sentremêlent. Cest vraiment important de pouvoir interpréter ça à ma façon et en même temps apporter le bagage culturel que jai. Ça fait depuis 1976 que jai une démarche artistique. " Lidée de succession se retrouve non seulement dans ses oeuvres mais dans sa façon de les créer. Toutes ses réalisations sont créées en fonction de celles qui ont été produites avant. Paul Édouard Bourque fait également partir de lexposition de groupe à la Galerie Beaverbrook à Fredericton où on peut admirer un certain nombre de ses livres; un projet quil a entrepris au cours de lété 1993. Ces derniers se composent de cinq feuilles de papier pliées en deux et cousues à la main, ce qui donne avec la couverture, vingt-quatre surfaces vierges. Ces livres, qui ont la taille dun guide de télévision, sont suffisamment petits pour être glissés dans la poche dun veston. Il a également été approché pour exposer ses oeuvres en duo avec Yvon Gallant dans une galerie de Paris qui sappelle Art présent. Lexposition est prévue pour octobre 1999. Entre-temps, il prépare une exposition pour la Galerie de l'hôtel de ville de Moncton qui se tiendra au mois de juin. Paul Édouard Bourque est aussi technicien à la Galerie dart de lUniversité de Moncton et au Musée acadien. |
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