Galerie
d'art de l'Université de Moncton Exposition démesurée à la Galerie d'Art de l'Université de Moncton Du
6 au 31 mars, la Galerie d'Art de l'Université de Moncton (GAUM)
présente Combats, une impressionnante exposition duo de
Gilles LeBlanc et de Mario Doucette. La douleur et le plaisir sont les deux thèmes qui ressortent le plus dans la nouvelle pièce de Gilles LeBlanc. Le spectateur aura à subir une certaine douleur corporelle avant de visualiser la grande toile mise à leur disposition. Éclairée par un néon, cette peinture de grand format nous ramène à certains thèmes et certaines formes utilisées précédemment par l'artiste. Cependant, le médium de la peinture s'est nouvellement introduit dans le travail de LeBlanc, décision prise pour rajouter, à sa poursuite visuelle des textures qu'il ne pouvait pas obtenir avec le médium de l'estampe. Tout en créant une curiosité pour ceux et celles qui poursuivre le travail de l'artiste en utilisant un nouveau médium de création, cette nouvelle création nous amène à voir d'autres méthodes de création. Avec la présentation de quelques monotypes avant d'entrer la pièce, LeBlanc nous entraîne dans une odyssée visuelle et corporelle d'invraisemblable. La démarche de Mario Doucette est surtout axé sur l'étude de la couleur. Le but de cette recherche est de démontrer comment la couleur conditionne la réaction du public. Les sujets de Mario, quelques fois macabres, sont souvent peints dans un arrière-plan naïf. La guerre, par exemple, est plaisante à regarder quand on la présente sous forme de bande avec de couleurs vives. L'idée est de présenter des sujets à la fois agressifs et élégants. Le vernissage de cet événement artistique majeur va se dérouler le mercredi 6 mars de 17h à 19h à la Galerie d'art de l'Université de Moncton, Pavillon Clément-Cormier. -30- Pour
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La
guerre: du jeu au cauchemar Référence : L'acadie NOUVELLE, 15 mars 2002 (Tintamarre, semaine du 15 au 21 mars 2002) Si la guerre nétait que le jeu que nous propose Mario Doucette dans ses tableaux, on pourrait en rire et sen amuser. Comme pour tempérer la naïveté de Doucette, Gilles LeBlanc nous demande daller pieds nus dans la gravelle vers son tableau que lon ne peut découvrir quaprès cette marche. Le tout habite la Galerie dart de lUniversité de Moncton. Mario Doucette sinspire de lenfant qui est en lui à un point tel que lon peut se demander sil a quitté cet âge. Fasciné par la bande dessinée, hanté par le phénomène de la guerre, il explore depuis quelques années limagerie guerrière dans des tableaux aux couleurs vives qui contredisent ou tempèrent la théorique violence des dessins. Les personnages peuvent tomber sous les balles, les avions larguer leurs bombes, les bâtiments sécrouler, on demeure plus amusé quinquiet. Distanciation salutaire ou inconscience? Doucette joue avec ses personnages comme lenfant le fait avec ses Playmobils ou ses Légos. Mais alors que chez lenfant, le jeu est partie intégrante de lapprentissage, de lappropriation du réel, chez Doucette, il revêt une dimension satirique dans laquelle le caractère ludique, instinctif chez les enfants, devient réfléchi. Il «joue» à la guerre comme dautres jouent à Risk (deux des tableaux sont dailleurs des «plans» dinvasion du Nouveau-Brunswick) sans se soucier plus avant de la réalité de la guerre. |
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LAccent Acadien: Francine DionGilles LeBlanc avec sa fille Jade.LAccent Acadien: Francine DionMario Doucette entre deux de ses uvres. | |
Les murs de cette salle ont été recouverts dun tissu aux couleurs des costumes de guerre et léclairage cerne bien les uvres, créant un contraste qui accentue les coloris des tableaux tout en nous donnant limpression dentrer dans un jeu. Univers onirique, univers enfantin que lon retrouve dans la «petite» salle où il présente ce quil appelle ses Pages mobiles. De fait, il sagit dune série de 12 tableaux comme autant de pages «arrachées» dun cahier dexercices «Hilroy» (la première uvre en est la reproduction de la couverture). On y retrouve aussi bien une Étude pour «À lassaut 2», une des toiles de la série Guerre, que des pages de son journal intime et des devoirs scolaires de niveau élémentaire. Là encore, le jeu prime. Dune exposition à lautre, Doucette est constant avec lui-même et ses tableaux ne sont pas sans évoquer en moi sa «carrière» de chanteur dans le groupe Mario Poupette et ses Chevettes: cest toujours la même approche, entre satire et naïveté, un gigantesque clin dil à la vie: après tout, pourquoi faut-il à tout prix «faire sérieux»? Tout autre est la démarche de Gilles LeBlanc. Sa partie de cette exposition occupe le corridor qui mène à la grande salle et celle-ci. Dans le corridor, huit monotypes, tous intéressants. LeBlanc est un des meilleurs graveurs à être sorti du Département dart visuel de lUniversité de Moncton et, si son univers est fort différent de celui de Jacques Arseneault, il en a retenu lart de ciseler chacune de ses gravures. Les couleurs sont riches, les formes plutôt géométriques évocatrices, et la composition intrigante. Belles, douces presque tendres et pourtant porteuses dun univers mécanique comme si elles dévoilaient des rouages, elles soffrent au regard et nulle surprise quon ne se lasse pas de les observer. La surprise est dautant plus grande quand on entre dans la grande salle. Une généreuse couche de gravelle recouvre le sol. Lartiste souhaite que lon affronte cette «plage» pieds nus, rappel de ces plages de galets et de cailloux quil faut affronter avant de rejoindre le doux sable que recouvre la mer et de se délasser dans leau. Petite «douleur», petite marche obligatoire si lon veut jouir de leau. À lautre extrémité de la salle, un grand tableau (6 pieds par 8) dont on ne voit que le cadre et, sur le mur un découpage au néon qui, on le découvrira, reprend la forme de lélément central du tableau. Sur la gravelle, quatre ensembles formés de troncs darbres, comme autant dîlots, placés sur une même ligne en plein centre de la salle, perpendiculairement par rapport au tableau. Léclairage est sombre et le gris de la gravelle crée une atmosphère de fin du monde que les «restes» des arbres vient souligner: la guerre «pour rire» de Doucette serait-elle devenue cauchemar? Lentement, on sapproche du tableau, délicatement éclairé. Une uvre abstraite, réminiscence des textures des gravures et en même temps de ces croix qui ont habité certaines uvres de LeBlanc. En bas du tableau, calligraphié en lettres détachées, le titre qui dit tout: Diablo. Leffet est saisissant. On demeure là, entre tableau et néon, les pieds dans la gravelle, muet. Et si, un jour, il ne restait plus sur la terre que cette forme, cette terre inculte et ces troncs darbres morts? Gilles LeBlanc avait exposé il y a quelques semaines à la Galerie 12 deux autres toiles porteuses du même esprit. Lui qui navait pour ainsi dire jamais exploré la peinture simpose par des uvres originales et fortes dans laquelle les acquis de la gravure trouvent leur place. À voir jusquau 31 mars. |
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Entre
la guerre et la douleur MONCTON - Les artistes Mario Doucette et Gilles LeBlanc présentent une exposition dont les oeuvres se rejoignent par le titre, Combats, mais qui nen sont pas moins très différentes. Mario Doucette explore entre autres le thème de la guerre et Gilles LeBlanc celui de la douleur physique. «Jai une salle qui aborde le thème de la guerre, explique Mario Doucette. Je pensais que ce serait intéressant de me donner le titre Combats. Gilles à aimé ça. Ça reflète un peu sa démarche, les thèmes quil utilise. Linstallation quil fait se rapproche de la douleur. Lui, cest plus un combat émotionnel; moi, cest la guerre.» Pour le reste, les deux artistes proposent un travail, une démarche différente. Dans lune des salles, huit grands formats, des acryliques sur toiles abordent la guerre dune façon un peu naïve, à la façon dun enfant. «Ce sont des toiles dimages de guerre, explique Mario Doucette. Cest très naïf comme style. Cest comme de la bédé avec beaucoup de couleurs.» Ces couleurs offrent un contrepoids au côté dramatique du sujet. Lartiste fait en quelque sorte une étude de la couleur. «Cest fort comme sujet parce quil y a des bombes, des villes qui se font détruire, mais cest fait avec beaucoup de couleurs. Les gens ne voient pas ça comme déprimant. Cest un peu ça mon but, de rendre les sujets qui sont agressifs, de les traiter comme un enfant de six à huit ans le ferait.» Lautre salle aborde une autre facette encore de la création, quand les gens dessinent en parlant au téléphone ou durant un cours. Une douzaine doeuvres sur bois reproduisent lidée de la feuille mobile avec ses textes et ses dessins. «Je reprends les pages mobiles avec des notes scientifiques, mais, dans les marges, il y a toujours des numéros de téléphone, des carrés qui ne font pas de sens. Cest plus cet aspect-là. Ce quon fait quand on ny pense pas vraiment, quand on dessine, cest très spontané.» Pour ce faire, Mario Doucette sest inspiré des notes de ses amis, qui travaillent dans différents domaines. «Il y a un avocat, des gens en musique. Cest intéressant de voir ce quils font comme gribouillage. Il y a des gens qui font des formes géométriques, dautres qui font des personnages. Dun avocat à un artiste, ça se ressemble beaucoup.» La page mobile est devenue du bois. Elle na pas perdu ses lignes bleues. «Il y a des notes de cours. Tu vois sur la page quelques formules, des graphiques, très standard comme note. Mais dans les marges, tu as toutes sortes de choses, du gribouillage.» Gilles LeBlanc présente, dans lune des salles, une peinture de grand format, mais il a également ajouté une installation qui permettra aux visiteurs dexpérimenter une sensation physique. Linstallation ramène à sa jeunesse. «Pour me rendre au bonheur, à la plage, il fallait que je marche pieds nus sur de la gravelle. Il y avait de la douleur avant le plaisir. Jai décidé de faire un genre dinstallation avec une grosse peinture qui fait face au mur, au fond de la galerie. Pour se rendre là, je vais mettre de la gravelle sur le plancher. Pour se rendre à la toile, il faut que tu te mettes pieds nus et que tu marches sur la gravelle.» Lexposition de Mario Doucette et Gilles LeBlanc se déroulera du 6 au 31 mars à la Galerie dArt de lUniversité de Moncton (GAUM). Le vernissage aura lieu ce soir mercredi. |
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