Pour l'oeuvre " DIABLO " |
C'est l'été.
La chaleur torride se fait ressentir, comme c'est le cas depuis que l'école
est terminée et que les vacances ont fait leur entrée. Ma
mission aujourd'hui, la même qu'à tous les jours, est de
me rendre à cette étendue d'eau salée pour m'y saucer,
tout en donnant à mon corps, un somptueux rafraîchissement.
Cependant, ma mission a une embûche. Le soleil s'abat, depuis toute
la matinée, sur ce gravier qui se trouve entre la plage et moi.
Je piétine sur place en pensant à la douleur que subiront
mes pieds pour pouvoir me rendre au beau sable si chaud et à l'eau
si clair en passant par cet obstacle. Je me concentre tout en regardant
mes petits orteils tout nus, pour ensuite diriger mon regard vers le soleil
qui lui plombe intensément sur tout ce qui m'entoure. Je prends
une grande respiration pour me préparer mentalement et physiquement
à cette douleur que je vais devoir subir. Cependant, mon raisonnement
me calme. Je me résigne en pensant au plaisir que mes petits orteils
auront lorsqu'ils toucheront, les premiers, à cette eau salée.
Cet obstacle douleur en vaut grandement la peine. La douleur et le plaisir
sont les deux thèmes qui ressortent le plus dans la nouvelle pièce
de LeBlanc. Le spectateur aura à subir une certaine douleur corporelle
avant de visualiser la grande toile mise à leur disposition. Éclairée
par un néon, cette peinture de grand format nous ramène
à certains thèmes et certaines formes utilisées précédemment
par l'artiste. Cependant, le médium de la peinture s'est nouvellement
introduit dans le travail de LeBlanc, décision prise pour rajouter
à sa poursuite visuelle des textures qu'il ne pouvait pas obtenir
avec le médium de l'estampe. Tout en créant une curiosité
pour ceux et celles qui poursuivre le travail de l'artiste en utilisant
un nouveau médium de création, cette nouvelle création
nous amène à voir d'autres méthodes de création.
Avec la présentation de quelques monotypes avant d'entrer la pièce,
LeBlanc nous entraîne dans une odyssée visuelle et corporelle
d'invraisemblable. C'est l'hiver. J'ai une mission aujourd'hui, celle de contempler la nouvelle pièce de LeBlanc. Je dois me rendre à cette toile, qui est à une certaine distance de moi, pour saucer mes yeux et leur donner un superbe rafraîchissement visuel. Cependant, ma mission a une embûche. Un obstacle m'attend : du gravier qui entre l'uvre et moi. J'enlève tout ce qui revêt mes pieds comme l'artiste l'a clairement indiqué. Je piétine sur place juste en pensant à cette douleur, que je vais devoir subir avant de me rendre au spectacle artistique. Je me concentre tout en regardant mes petits orteils tout nus, pour ensuite diriger mon regard vers la nouvelle toile illuminée par cette croix en néon. Tous deux attendent mon regard et ma contemplation. Je prends une grande respiration pour me préparer mentalement et physiquement à cette douleur, que je vais devoir subir. Cependant, mon raisonnement me calme. Je me résigne en pensant au plaisir que mes petits orteils auront lorsqu'ils toucheront, les premiers, au dépôt de " limestone " que l'artiste a mis à ma disposition pour pouvoir contempler l'uvre sans douleur. Cet obstacle douleur en vaut grandement la peine.
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