Francis Coutellier est natif de Namur (1945), Belgique. De 1964 à 1967, il parfait ses études à l'École d'art de Maredsous de 1960 à 1963, à l'École privée de Madame Martin à Bruxelles, puis à l'École nationale supérieure d'architecture et des arts visuels (La Cambre). De 1977 à 1979, il étudia au Visual Studies Workshop de Rochester, New York, d'où il obtint une maîtrise en photographie de la State University of New York sous la direction de Robert Frank, Joan Lyons et Michael Snow. Il participa, par la suite, à de nombreux ateliers: atelier de formation cinématographique avec Robert Frank, en 1983; atelier en reliure d'art avec Silvia Riennie, en 1990; atelier de formation intaglio par Pavel Skalnik, en 1991; atelier Polaroid Transfer à Image Work à Toronto, en 1995.

C'est en 1967, au CEGEP de Matane, au Québec, que Francis Coutellier entama sa carrière en enseignement. Depuis 1969, il est professeur au département des arts visuels de l'Université de Moncton où il enseigne principalement la photographie et le dessin, et où il enseigna aussi la peinture et la céramique. Son implication dans le domaine des arts visuels est notable, entre autres, il assura la présidence de la Galerie sans nom ainsi que celle du Conseil d'administration du Centre culturel Aberdeen (Moncton); il fut pendant quelques années le directeur du département des arts visuels de l'Université de Moncton, soit de 1971 à 1975 et de 1992 à 1995; il siège sur le Comité canadien de sélection des boursiers du Commonwealth, du Gouvernement du Canada, des gouvernements étrangers et de l'Organisation des États Américains; du Conseil des arts du Canada et il organisa de nombreuses expositions, principalement de photographies, et aussi L'événement Chiasson, Herménégilde, 1995.

Fidèle à ses mots "une exposition vaut mieux qu'un discours", Francis Coutellier exposa ses oeuvres dans près de 200 expositions, dont plus de trente fois en solo, depuis sa première exposition à la Galerie du Disque Rouge à Bruxelles en 1964. De plus, certaines firent parties d'expositions itinérantes. Ses créations furent en montre dans plusieurs régions du Canada, aux États-Unis, à Hong Kong, ainsi que dans de nombreux pays européens tels la France et la Belgique. Nombreuses sont celles qui font désormais parties de collections publiques et privées dans ces différents pays. Par ailleurs, Coutellier fut bénéficiaire de plusieurs bourses et subventions, telles celles du Conseil des arts du Canada, du Conseil de la recherche de l'Université de Moncton ainsi que la Province du Nouveau-Brunswick. De plus, ses oeuvres lui méritèrent plusieurs prix et distinction au cours des années.

Au courant des années 1970, Francis Coutellier s'emprit pour la photographie, ce qui marqua un tournant dans sa carrière. La photographie, qui est, selon certains, "un médium propre à sa manière de penser", lui donna un nouvel élan de création. Il commença à collaborer avec, entre autres, Serge Morin, Ph.D., professeur de philosophie à l'Université de Moncton, sur plusieurs projets. Cette collaboration donna, notamment, le livre Tropicartica (1981), et les expositions Philographie (1983) et Blind Pain: une étude philographique sur la douleur (1989), et quelques articles publiées dans des périodiques. Il s'agit, en fait, d'une collaboration entre un photographe et un philosophe qui "ont voulu unir deux systèmes à l'intérieur d'une même métaphore". En tout, Coutellier publia huit livre depuis 1975 et quelques articles dans des magazines, dont Philography (The Neglet of the Past) (1979), et dans des revues, tel la Revue de l'Université de Moncton, en plus d'être le sujet de certains articles.

En 1989, Michael Christopher Lawlor, conservateur au UNB Arts Centre (Fredericton), mis sur pied une exposition rétrospective de l'oeuvre de Francis Coutellier intitulée Francis Coutellier: Many Modes. Cette exposition, faisant un bref retour sur les premiers vingt ans de création de Coutellier, soit de 1969-1987, montra les multiples facettes de sa créativité. Elle fit le tour, pendant deux ans, de différentes galeries d'art au Canada. En tout, soixante-cinq oeuvres furent rassemblées pour l'exposition. Au début, il n'était question que d'une exposition de photographies, cependant, il en fut autrement. En effet, la diversité de mediums utilisés par Coutellier et l'énormité de son oeuvre firent en sorte que ce sont non seulement des photographies qui furent exposées, mais aussi des peintures, sculptures, estampes, livres, et tapisseries de l'artiste.

Depuis cette rétrospective, l'artiste n'a pas cessé de créer, d'exposer et de publier. Il est présentement (08-07-1997) en pleine création, in situ, de l'oeuvre "Line" à la Galerie d'art de l'Université de Moncton. Cette oeuvre est l'une des trois oeuvres de l'exposition À l'ombre d'Évangéline, soulignant le 150e anniversaire de la publication du poème Évangéline de Henry Wadsworth Longfellow.

S'inspirant d'événements spécifiques ou particuliers, collaborant ou ironisant, Francis Coutellier et ses oeuvres sont de plus en plus connus, tant au niveau régional et national, qu'international. Son implication, sa présence et sa production, joue un rôle décisif dans le développement des arts en Acadie.