La poupée a besoin d'être branchée à une source d'électricité pour s'animer, et cette source d'énergie passe ici par un coffre portant l'emblème de la Croix-Rouge. Cette allégorie pour le maintien en vie par des moyens artificiels, parfois sur une longue période, de malades en état de coma dépassé fait surgir le problème éthique de la définition de la vie et de la mort. De plus, plusieurs personnes présentement atteintes du syndrome d'immunodéficience acquise (Sida) ont contracté ce virus mortel suite à une tranfusion de sang contaminé qui avait été récolté et/ou alimenté par cet organisme de grand prestige qu'est la Croix-Rouge. «Le sang, ce don de la vie à ce que l'on nous en dit, est devenu un don diabolique.» (Henri Motte, L'ACADIE NOUVELLE, 5 août 1993, p. 12.)
Le tapis, lui, renferme plusieurs analogies. Au sens figuré, mettre une question sur le tapis signifie formuler une proposition pour l'examiner; par être sur le tapis nous sous-entendons être le sujet d'un entretien. Dans notre imaginaire le tapis magique a la possibilité de s'envoler dans l'espace, pour aller, si l'on veut, au-delà des étoiles...
Le fait de prêter l'oreille manifeste une écoute favorable; et, semble-t-il, que les murs ont des oreilles. Au sens figuré, une paroi ayant des oreilles peut évoque le mur du son. Ce dernier étant un obstacle difficile à franchir due à l'onde de compression se produisant à l'avant d'une machine volante (le tapis magique?) dont la vitesse vient à égaler celle du son.
Le texte sur l'écran cathodique est une berceuse populaire. Fait dodo ma belle petite soeur (mon beau petit frère), fait dodo, t'auras du lait chaud... est une chanson douce et mélancolique destinée à endormir les enfants. Ici la chanson est muette, mais elle est répétée continuellement (la parole est d'argent mais le silence est d'or). Elle tient lieu de réconfort au bambin qui se trouve ici dans une situation précaire; par lui-même impuissant face au harcèlement psychologique, ou incapable de combattre seul l'abus de pouvoir.