L’artiste Claude Roussel est récompensé pour l’oeuvre de toute une
vie
HebdoCampus - 5 mai 2005
Référence :
http://www.capacadie.com/hebdocampus/detail.cfm?id=111554
(en date du 05/05/2005)
Le tout nouveau prix du lieutenant-gouverneur pour l’œuvre de toute une vie a
été décerné à l’artiste Claude Roussel.
Devenu artiste résident à
l’U de M en 1963, M. Roussel a été un pionnier dans l’organisation des cours
d’arts visuels. Il a enseigné au Département pendant 29 ans. En 1992, il a pris
sa retraite de l’enseignement pour se consacrer uniquement à son art.
«Qu’on me décerne ce prix
est pour moi gênant et émouvant à la fois, a-t-il dit. Étant donné que vous
reconnaissez les réalisations d’une vie, j’aimerais quand même ajouter quelques
détails. Après avoir été gâté par mon public d’Edmundston qui admirait beaucoup
mon talent naturel avant mes études à l’École des beaux-arts en 1950, j’ai vite
appris que l’art dit moderne n’était pas apprécié de tous. Donc, j’ai aussi
vite appris à ne pas vivre et créer seulement pour des louanges et ne pas me
laisser décourager par des critiques et des incompréhensions. C’est cet état
d’esprit qui m’a permis de demeurer, de vivre et de survivre dans ma province. J’ai
réalisé que je devais faire ma part pour essayer de remplir ce grand vide
culturel - spécialement en arts visuels - qui a été provoqué par la
traumatisante histoire de l’Acadie.»
M. Roussel estime que
l’implication et la communication avec le milieu ont joué un rôle primordial
pour lui. «J’ai toujours repoussé l’idée que l’artiste doit vivre dans une
prétentieuse tour d’ivoire, ce qui n’exclut pas son besoin de calme et de
solitude pour concrétiser ses oeuvres, a-t-il ajouté. Au contraire il doit partager
ses créations pour établir une communication avec le monde qui l’entoure. En ce
qui me concerne, j’ai toujours cru, comme le disait le grand historien d’art
Wilenski, que la vie ne découle pas de l’art mais l’art découle de la vie.»
«Sur le plan humain de la
survivance, il serait normal que les artistes ne soient pas seulement
considérés comme des amuseurs publics qui vivent de l’air du temps et de la
poésie. Il leur faut des ressources financières et des conditions de travail
qu’ils méritent. C’est une ressource naturelle qui, avec l’élan que nous avons,
n’est pas en voie de disparition.»