En regardant des photographies: Quelques aspects à considérer...

 

Depuis son invention par Fox Talbot en 1839, la caméra à su révolutionner le monde du visuel. Originalement un gadget destiné à l'élite, elle est rapidement devenue un outil pour les archives policières, la documentation encyclopédique, les reportages en temps de guerre, les albums de famille, les cartes postales, les documents anthropologiques, la présentation des "nouvelles", le portrait formel, et, peut-être de façon plus significative, la publicité. Avec l'introduction du premier appareil photo populaire à bon marché en 1888, ce dernier devint un appareil destiné à l'usage de tout le monde.

 

Pour les artistes, la caméra enleva leur principale obligation d'essayer de reproduire la réalité, et les rendit libre d'explorer la peinture en tant que peinture. Elle leur fournit un outil avec lequel ils pouvaient récolter de l'information un peu de la même façon qu'avec un carnet à croquis et un crayon, et leur donna aussi un nouveau médium à exporer. Pour le grand public, la photo fournit une façon de garder un "enregistrement" de l'apparence de personnes, d'endroits et d'événements.

 

 

Qu'est-ce qu'une photographie?

 

Quelle est la différence entre une photographie et une peinture?

 

Pourquoi prend-on des photos?

Pour enregistrer ou exprimer:            une action

                                                            l'apparence

                                                            une suggestion

                                                            un problème face à l'art

 

 

Il y a trois catégories de photographies:

  1. Documentaire (Y a-t-il vraiment de vrais documentaires? - Le photographe s'impose toujours tout simplement en sélectionnant le sujet de sa photo.)
  2. Pictorialisme - pour la beauté du sujet.
  3. Métaphorique - évoquant une signification, une ambiance.

 

Regarder une photographie

L'approche des gens en réponse à une photographie varie à cause de plusieurs facteurs. Certaines personnes verront la photographie comme une fenêtre, d'autres en tant que motif de blancs et de noirs, un ensemble de formes sur une surface plane. Notre réaction initiale est habituellement de la voir comme une fenêtre, mais nous voulons se diriger vers la perception de formes, d'une oeuvre composée.

 

Pensez à votre photo préférée de votre famille. Ce que vous remarquez tout d'abord pourrait être l'apparence de votre propre visage. Grand-mère pourrait voir le groupe dans son ensemble, important pour elle dans sa totalité. Un étranger remarquerait peut-être à la fois et le groupe et le décor, en tant que composition. La personne qui développe le film le voyait probablement comme un arrangement de blancs et de noirs à être ajustés.

 

Comme dans le cas des autres formes d'art, nous approchons toujours une photographie avec plusieurs idées préconçues, attentes et perceptions. Il est difficile pour le photographe de trouver des regardeurs prêts à « lire » n'importe quel langage photographique qu'il peut inventer, parce que nous sommes tous si fermes dans nos attentes face à la photographie. Il n'y a pas de « yeux innocents ». Certaines de nos idées et expériences nous empêchent de voir certaines relations, intentions et même certains objets, d'autres nous forcent à voir des choses qui n'y sont pas, ou ne sont pas intentionnelles de la part du photographe. Nous avons tous tendance à vouloir organiser l'information visuelle brut, à lui donner une catégorie qui nous rend à l'aise avec elle. Souvent, ceci nous empêche de nous rappeler d'impressions initiales. C'est l'artiste à l'intérieur de chacun de nous qui nous permet d'explorer et de regarder une seconde fois. Nous sommes habitués à ce que la réalité soit une séquence d'expériences, et non-habitués à voir des expériences isolées. Nous voulons imposer une séquence à une image photographique même si l'artiste a imposé son choix de quoi isoler d'une séquence d'expériences.

 

Quelles sortes de choses affectent la façon avec laquelle on voit?

 

Comment nous voyons les choses change ou est modifié par l'expérience, l'éducation et les changements dans l'état de la santé (mentale et physique). Tous ces facteurs affectent notre réaction spontanée et involontaire à une oeuvre. De celle-ci, nous émettons un jugement immédiat de "bon" si notre réponse involontaire est d'aimer l'oeuvre. Ceci n'est pas notre sens du jugement critique puisque aucune logique ou pensée rationnelle ne lui est appliquée. Nous sommes des regardeurs paresseux et refusons souvent d'aller au-delà de la réaction involontaire.

 

Approcher une réaction critique:

Très peu de photographies vues au courrant d'une journée sont de l'ordre de la photographie « artistique », c'est-à-dire, créées avec l'intention d'être plus qu'un documentaire, explorant plutôt les problèmes formels et concepts de l'art. Cependant, comme dans le cas de toutes les expériences visuelles, nous pouvons leur appliquer le même langage critique. Nous pouvons aussi leur appliquer les mêmes critères et séquence d'évaluation que les autres formes d'art. Une réponse critique peut-être initiée à travers un processus en six étapes, en partant de la première réaction involontaire jusqu'à une réaction considérée. Les étapes sont les suivantes:

 

Quelques choses qu'il faut regarder dans les photographies:

Métier, valeurs formelles, sémiologie, symboles, qualités descriptives, contenu narratif, relations politiques, contexte historique, problèmes de forme reliées à l'histoire de l'art, intention versus résultats.

 

Quelques termes du métier:

Clarté des blancs, richesse des noirs, vivacité des tons intermédiaires, couleur de l'image, unité des tons, absence d'imperfections mécaniques, pertinence du grain pour l'image, pertinence de la surface du papier, pertinence du montage et de la finition.

 

Références:

  1. Handbook For Contemporary Photography, Arnold Gasson; About Looking, John Berger; On Photography; Susan Sontag 
  2. Virginia Stephen, conservatrice éducative Galerie d'art de la Nouvelle-Écosse